C’est la dernière fois
que ma maman frappe à la porte doucement pour s’assurer que je suis réveillée
et qu’elle m’amène si gentiment mon thé tout chaud. Je salue d’un très gros
câlin la petite Marta qui va déjà prendre son bus pour l’école et de même pour
mon papa quand j’embarque dans la voiture avec mon frère et ma maman. Quand
j’arrive à la gare, ma gorge se serre à la vue du grand groupe d’amis qui sont
venus pour nous voir.
« Le train est là, il faut y aller » nous dit
le professeur qui nous accompagnera jusqu’à l’aéroport. Deux amies ont déjà mouillé
leurs joues. C’est un moment indescriptible celui où tu descends l’escalator
doucement, le cœur et le sac à dos lourds, tu les vois tous debout là, ils te
regardent, te font des signes et ne s’en vont pas avant que tu n’aies quitté
leur champ de vision.
Dans le train, on discute
agréablement avec le professeur de tout et de rien, on lui parle de la
Belgique, de nos projets futurs…
Au check-in à l’aéroport
de Málaga, j’ai un petit stress quand je hisse ma valise sur la balance :
VINGT-SEPT KILOS ! 4 kg au dessus de la limite (et je ne vous parle même
pas de mon bagage à main qui était deux fois trop lourd et qu’ils n’ont
heureusement pas demandé de peser) ! Après avoir expliqué au monsieur
qu’on était des étudiants européens etc. et un coup de fil à son supérieur plus
tard, il laisse passer avec un sourire. Ouf.
En attendant le vol, je
déguste avec passion mon dernier sandwich au jambon pata negra préparé avec amour par ma petite maman d'accueil. Je souris en pensant
à tout ce que je vais ramener chez moi. Hier soir, ils m'ont donné une
bouteille de vin, une d’huile d’olive, des belles grosses tranches du jambon
coupé direct dans leur cuisine, j'ai aussi mon drapeau, le montage photo de Javier, des petites
babioles pour ma famille… mais surtout une belle nouvelle langue avec la touche andalouse, des visages inoubliables et beaucoup
d’histoires.